Voilà ce que j’entends régulièrement : Dois-je peindre aussi l’intérieur ? venant des stagiaires en formation de patines sur meubles ou bien : Vous peignez aussi les intérieurs ? venant de clients faisant appel à mes services. La réponse est définitivement OUI ! Je crois que la photo du meuble de Florence, future professionnelle de Fouesnant (29), en stage pour 3 mois, parle d’elle-même, non ? Beaucoup d’élégance, ce réchampi qui met en valeur la couleur extérieure et le galbe de ce petit meuble que vous pouvez retrouver « avant et après » dans la Galerie Photos des Stagiaires ! Les intérieurs d’un meuble doivent participer à l’agréable surprise de sa métamorphose. Florence avait bien entendu travaillé la technique du réchampi début novembre sur des moulures mais ce fut là un excellent exercice beaucoup plus périlleux de liseret sur une surface plane et galbée qu’elle a manifiquement réalisé. Encore Bravo !
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Restaurer avant de patiner
Très mignon, ce petit meuble qu’Odile a déniché dans une brocante ; Idéal pour venir faire un stage de patine sur meuble mais, après un décapage au décapeur thermique qui a supprimé toute la vielle peinture vert sapin qui l’enveloppait tristement puis un traitement contre les xylophages, nous nous sommes attaquées à sa remise en état avant d’aller plus loin dans la préparation des surfaces. Les portes, montées à planches (technique d’assemblage XIXème siècle) se désolidarisaient de leur base, ainsi que les côtés de leur fond. Je dirais bien aux bricoleurs du dimanche d’arrêter leur vilains raffistolages avec des clous et des vis, très souvent inefficaces, que nous perdons un temps fou à ôter !! Vous connaissez la colle à bois et les serre-joints ? Fixation intemporelle, invisible et la plus solide dans beaucoup de cas ? Dans une formation de patine sur bois il est impossible, si l’on est une honnête formatrice, de faire l’impasse sur toutes ces techniques de restauration, dans les règles de l’art, biensûr ! Pas de raffistolage !! Un futur professionnel peut-il envisager de livrer un meuble dont la porte ne tient pas, ou frotte, dont les pieds mangés par les xylophages le rende bancale, dont les sculptures sont en parties cassées ? Il n’en est pas question à l’Atelier Garance !! Odile s’est agréablement prêtée à l’expérience et est repartie ravie à Dijon avec un adorable petit meuble que vous pouvez voir dans la Galerie photo des Stagiaires. J’y rajouterai une table à jeu qu’elle a pu faire aussi pendant cette semaine de stage d’initiation .

Une ravissante bonnetière XVIIIème
Sylvie a mené à bien, entre autre, lors de son stage de patine sur meuble d’un mois, la réalisation de cette bonnetière. Vous pourrez la voir « avant » dans la galerie photo des stagiaires. Bien entendu, ce meuble était très sombre et encrassé de siècles de cire, puisque d’époque XVIIIème ! Il a donc fallut le décaper en profondeur, maille du chêne qui le constitue compris ! Diverses petites restauration furent nécessaires, comment peut-il en être autrement sur un meuble réellement ancien. Sylvie a très bien choisi et fabriqué un gris d’une grande douceur et a réalisé avec patience tous les réchampis « ombres et lumières » qui mettent en valeur le travail de l’ébéniste de l’époque. Je trouve qu’il est émouvant de se dire qu’un homme au XVIIIème siècle a créé cette moulure, cette sculpture, et qu’au fil du pinceau, on repasse au même endroit que lui avec sa gouge, juste pour magnifier son travail d’il y a 300 ans… La technique du réchampi n’a plus de secret pour Sylvie ! Elle a réalisé tous les intérieurs en oxyde rouge, dit « sang de boeuf », comme il se doit pour les meubles régionaux d’époque. Lorsqu’on ouvre la porte, le contraste avec les couleurs pastels de l’extérieur est somptueux. En dehors de mon enseignement et de mon aide, Sylvie a été volontaire, patiente, et sa gaité naturelle, son humour l’ont aidée à venir à bout d’un vrai travail artisanal. Encore tout mes compliments à cette « débutante » !

Agnès ou la belle histoire d´une restauration
Cette table de toilette a nécessité des heures de restauration et Agnès a été très largement récompensée de sa patience d’ange ! vous pouvez voir, dans la galerie photos des stagiaires l’état de ce meuble « avant ». Agnès, en stage de patine sur meuble pour 5 semaines, l’a bien entendu décapé et traité contre les vers. C’est après cette opération que l’on peut réellement faire le point sur tout ce qui ne va pas : Les petits pieds boules étaient manquants, le placage de loupe à l’intérieur était décolé ou manquant sur le pourtour, il y avait des cloques de plaquage en extérieur aussi, un vilain bout de contreplaqué pas d’équerre du tout remplaçait la glace d’origine. Il fallait faire disparaître la marqueterie autour du tiroir pour qu’elle ne réapparaisse pas après la patine. La reconstitution du plaquage en résine, le maquillage, l’imitation de la loupe, le lissage, la fixation de pieds, la calligraphie, toutes ces techniques ont enrichi d’autant le stage de patine sur bois d’Agnès. Elle a eu le temps de restaurer et de patiner des persiennes niçoises que nous avons montées en paravent, une jolie petite table en patine « métal », une belle tête d’ange en faux porphyre, ainsi qu’un travail de nuancier, couleurs et patines, sur les gris colorés du XVIIIème siècle qu’elle aime tant. De ravissants souvenirs qu’elle ramènera à Versailles à la fin de son stage et la capacité désormais de transformer les autres meubles de sa maison. Bravo Agnès !

Les Fééries d’Emilie
Emilie a un ravissant magasin de jouets, très bien achalandé d’exquis jouets en bois, au 8 boulevard Jean Jaurès à Saint Maximim la Sainte Baume dans le Var (83). Le mercredi, elle anime des après-midi de peinture pour les enfants. Vous pouvez la joindre au 04 98 05 90 98. Elle est venue faire un stage de patine sur meuble à l’atelier pour apprendre à patiner les meubles de sa maison. Voici une paire de petits chevets qui étaient « couleur mérisier », et qu’elle a décapée et patinée durant son stage. C’est une réussite ! Elle s’est montrée volontaire, appliquée et attentive à tous mes conseils. Une stagiaire très agréable de par son adorable personnalité. Nous continuons avec Florence qui vient courageusement de Quimper pour 3 mois et Agnès de Versailles pour un mois. Sylvie de Montpellier a terminé ses 4 semaines avec brio. Je vous montrerai le dernier meuble qu’elle a traité dans le cadre de son stage de patine : une bonnetière d’époque XVIIIème. Mes stagiaires et moi-même travaillons à la fois dans le sérieux et la gaité. Ces journées d’atelier sont vraiment agréables et j’aime de plus en plus mon métier de Formatrice.

La Formation Professionnelle
L’intérêt du public pour la patine sur meuble demeure et n’a que faire de la crise ! Je propose pour des futurs professionnels, futurs « Artisans d’Art », des Formations Professionnelles de 3 à 6 mois. Un atelier suffit pour s’installer, un petit outillage pour les petites restaurations, les produits nécessaires à la réalisation d’une patine. Le nouveau statut d’auto-entrepreneur est formidable. J’aurais aimé qu’il existe en 1994, lorsque je me suis installée ! Mes stagiaires ne payeront des charges qu’au prorata de ce qu’ils auront gagné, et ce, pendant 2 ans. Mon atelier se trouve à côté de ma maison. Je reçois mes clients sur rendez-vous et me déplace à domicile pour établir des devis, aller chercher un meuble ou le livrer. Certains clients se chargent du transport. Les clients se sont lassés des productions asiatiques bon marché, impersonnelles et de mauvaise qualité et les bricoleurs du dimanche, des patines « prêtes à l’empoi » de la grande distribution. Les patines contemporaines que j’ai mise au point plaisent beaucoup et les inconditionnels du XVIIIème siècle sont toujours demandeurs de patines traditionnelles. De beaux jours attendent les amoureux du bois et du mobilier !

Interview sur France Bleue Provence
Elle était programée le 17 août à 9 H du matin en direct et organisée par la Chambre des Métiers du Var et le Comité Départemental de Tourisme qui m’avaient contactée très aimablement deux semaines auparavant. Elle s’inscrivait dans le cadre d’une émission de cette grande radio très écoutée, sur l’artisanat d’art en Provence. Je fut donc questionnée sur les stages de patine sur meubles que je propose et sur les techniques de patine sur bois que j’enseigne. Vanessa, la journaliste, a terminé son interview en me demandant quelle différence il y avait entre mon travail et les résultats que l’on peut obtenir en achetant des « produits de patine » des grandes surfaces ! Toutes mes stagiaires ont, avant de me contacter pour un stage, testé tous ces produits, pleine d’espoir et ont été cruellement déçues par leur rendu… ou plutôt, leur non-rendu !! Je leur apprends à travailler avec des produits ordinaires, faciles à trouver et bien moins chers. Tout en respectant les règles de l’art, c’est la maîtrise du savoir-faire qui fait que l’on obtient le rendu désiré. Avec de solides bases techniques, mes stagiaires peuvent ensuite laisser libre cours à leur imagination.

Le décor d’angle
Si la mode des grands bouquets de fleurs que mes clients ou stagiaires aimaient tant sur les meubles patinés il y a une quinzaine d’années, semble bien derrière nous (demeurent quelques inconditionnels malgrès tout), il nous reste le décor d’angle : sobre, chic, s’adaptant à tout et si moderne. Il date bien souvent de l’époque médéviale ou néo-classique et reste si moderne ! D’où l’importance de posséder de la documentation sur l’ornementation présentant un choix important. Marie-Françoise de Brest, lors de son stage de patine sur meuble a réalisé celui-ci sur sa commode. Elle pensait ne jamais en être capable. Elle s’est appliquée, a fait l’effort de suivre mes conseils à la lettre et voilà le résultat. Elle a mis 4 heures pour le faire mais qu’elle belle récompense. Pour un premier décor, bravo ! Elle saura désormais reproduire cette technique de façon autonome et je sais que la première chose qu’elle va faire en rentrant, en dehors de mettre un gros pull (!!), sera d’acheter des livres sur l’ornementation au fil des siècles. Encore Bravo !

Le lissage : conserver ou faire disparaître l’essence du bois
Au XVIIIème siècle, la peinture décorative sur bois était toujours réalisée sur un support préparé de façon à être totalement lisse. La technique du gesso à la colle de peau permettait un lissage parfait. Les meubles fabriqués dans le but d’être peints pouvaient ainsi l’être dans différentes essences de bois. Ces dernières années, la mode de la patine sur meubles fut de faire réapparaître l’essence du bois, la veine du sapin, le maillage du chêne, etc… Il existe des lissages tous prêts que l’on applique après la couche d’impression, plus facile à utiliser que les enduits gras des années 50. Pour ma part, je préfère le gesso que je fabrique comme au XVIIIème (application à chaud). Paradoxalement, je l’utilise pour des finitions très contemporaines (patine métal par exemple). Quelle que soit la technique de lissage que vous choisirez, sachez que vous appliquerez plusieurs fois votre enduit ou ghesso avec des ponçages fins intermédiaires. N’essayez pas de le faire en une seule fois en chargeant trop. Vous n’obtiendrez pas une jolie préparation. Il en va de même pour le bouchage des trous. TOUS les enduits se rétractent légèrement au séchage même lorsque il est écrit le contraire sur la boîte (!!). Soyez patients et méticuleux et vous serez payés de vos efforts.

Un taureau pour Lutfi
Comment exprimer le plaisir que je ressens à rechercher une patine sur bois destinée à une création du grand sculpteur Lutfi Romhein ? Allez voir son blog www.lutfi.romhein.over-blog.com où vous pourrez contempler la dernière commande monumentale qu’il a réalisée pour Dubaï et vous prendrez la mesure de son immense talent. Il vit en Syrie, et à chacun de ses séjours dans sa maison de Provence me confie du travail. C’est un grand honneur pour moi et son sourire satisfait à chacune de mes interventions est la plus grande des récompenses pour l’Atelier Garance. Ce travail de « patine métal » sur bois a passionné les stagiaires présentes lors de sa réalisation. Il y eu aussi « La dame du Nil » à qui j’ai refait une « petite toilette » puisqu’elle demeure en bois naturel. L’occasion aussi, durant un des stages de patine de montrer à mes élèves comment nettoyer un bois, le décirer, le blondir, maquiller les petits défauts, et faire un beau vernis aspect ciré qui met en valeur la veine du bois s’il est fait dans les règles de l’art, avec la préparation de rigueur : Le bouche-pore, puis l’égrainage très fin, intermédiaire obligatoire à chaque étape du travail.