17 septembre 2017

Patine des meubles de style vintage

Difficile de parler du style vintage, appellation généraliste créée par des professionnels actuels de l’ameublement et de la décoration d’intérieur pour copier ou écouler une production massive de meubles et objets des années 1950/1980 dont les industriels de l’époque ont déterminé les critères de création : Fabrication exclusivement industrielle, fonctionnalité et bas coût. Pendant que, dans le bâtiment, le béton remplace la pierre, le contre-plaqué, le latté ou l’aggloméré, recouverts de placage ou de stratifié sont préférés au bois massif. Les assemblages de l’ébénisterie traditionnelle (tenons-mortaise, queue d’aronde, chevilles…) disparaissent pour laisser place à des vis et des agrafes. L’association du métal au bois apparaît de façon intéressante : acier, inox ou alliages légers et enfin l’usage des matières plastiques thermodurcissables, polyesters et thermoplastiques. Néanmoins, et de façon limitée, une tradition de luxe se poursuit parallèlement, signée par les plus grands designers de l’époque (Jules Leleu, Dominique ou André Arbus) : placage de bois précieux, laques, incrustation de nacre, d’ébène, de cuivre et d’étain, gainage de parchemin, bronzes d’applique…etc. Le meuble vintage  « populaire » se prête très bien à la peinture décorative, c’est ce que nous démontre avec brio Maëlle, Peintre sur mobilier diplômée de l’Atelier Garance qui a réalisé cette table durant sa formation de patine sur meubles et qui a ouvert récemment son atelier à Avignon : www.facebook.com/latelierdemeublologie/ Un aphorisme de G.C. Linchtenberg décrit très bien cette deuxième révolution industrielle que furent les années après-guerre pour l’ameublement : « Tu crois que je cours après l’étrange parce que je ne connais pas le beau, mais non, c’est parce que tu ne connais pas le beau, que je cours après l’étrange. »