23 février 2022

Interlude à la Peinture décorative sur meuble

J’ai parlé de mes reconversions, de mes nouveaux métiers mais pas des deux êtres uniques qui m’ont accompagnée. Il y a des métiers que l’on peut, par bonheur, exercer en compagnie d’un chien.

Ma première chienne Boxer, Pouchka, qui vécut 11 ans fut ma compagne d’artisanat d’art. Sage comme une image alors que je faisais un devis chez des clients, elle attendait sur le siège passager, la nuit étant parfois tombée entre temps. Tôt dans le matin frais, qui d’autre pour me regarder charger mon Jumpy en trépignant pour monter à sa place de peur que je ne l’emmène pas ? Ces beaux yeux attentifs à chacun de mes gestes, supportant parfois des odeurs solvantées peu agréables sur les chantiers ou à l’atelier, elle ne lâchait la garde qu’au moment de sa sieste. Elle a connu de beaux jardins, de magnifiques domaines, de très gentils clients qui adoraient les chiens, des compagnons chiens pour courses poursuites et jeux divers, des moments d’impatience quand je travaillais trop tard pour elle, les belles balades, puis le moment qu’elle aimait tant, en fin d’après-midi, quand j’ouvrais la porte latérale du Jumpy en lui disant, « On rentre ? ». Merveilleuse compagne que tu étais ma Pouchka !

Ma seconde chienne Boxer, Fovka, a très peu connu cette période car je me suis reconvertie dans la formation professionnelle quand elle était encore très jeune. Elle a en grande partie grandi dans l’atelier en compagnie des stagiaires. Son caractère très sociable et sa formidable personnalité firent qu’elle devint très vite la mascotte de l’Atelier Garance. Définition du Larousse d’une mascotte : « Une mascotte est un être ou une chose servant de symbole, d’emblème ou de porte-bonheur à un groupe de personnes, une institution ou une entreprise ». Oui, Fovka devint la mascotte de l’Atelier Garance ! Elle était toujours là, impatiente de voir arriver les élèves le matin, surtout le lundi matin ! Ses manifestations de joies étaient sans équivoques. Parfois, j’en concluais même qu’elle s’ennuyait peut-être le week-end, malgré les belles promenades… Elle semblait savoir compter, attendant derrière la porte vitrée tant qu’il en manquait un ou une et allant se coucher dès que tout le monde était là, non sans avoir eu son petit nonos. Le soleil l’attirait au dehors dès qu’il arrivait dans le jardin. Parfois, un ou une élève allait se détendre quelques minutes dehors s’asseyant sur son coussin auprès d’elle. Ses journées étaient ponctuées de beaucoup de câlins, de caresses, de petites friandises, d’échanges ; Fovka qui savait être présente et discrète à la fois a réconcilié beaucoup d’élèves avec les « gros chiens ». Elle a aussi compensé la séparation pour nombre de stagiaires loin de chez eux d’avec leur chien ou leur chat, leur permettant de prolonger cet échange unique que nous pouvons avoir avec les animaux. Elle nous a fait rire avec ses pitreries, savait poser pour les photos individuelles ou de groupe, a toujours trouvé quelqu’un de disposé à lui ouvrir la porte, qu’elle sorte ou qu’elle rentre… une bonne vingtaine de fois par jour ! Aucune pénurie ! Ma Fovka, tu viens de t’en aller au paradis des chiens et je crois pouvoir dire que NOUS ne t’oublierons jamais.

Encore merci à tous mes anciens élèves qui l’ont tous connue, pour toute l’affection qu’ils lui ont témoignée, les uns les autres, durant ces 11 belles années. Merci aussi pour leurs adorables messages.

(Photo : Fovka à l’atelier)

28 janvier 2022

Histoire de ma deuxième reconversion

Le mois dernier, je vous racontais ma première reconversion de 1989 dans l’Antiquité de prestige.
L’ennui, nous le savons tous, est le plus efficace des moteurs. En 1994, je fini par me lasser de la
galerie d’antiquité et des prestigieux salons d’antiquaires de toutes les grandes villes de France qui
m’avaient tant émerveillée. J’avais découvert sur certaines expositions des meubles et décors peints
d’époque XVIIIème et j’étais en pamoison devant ces réalisations d’un autre temps. Je ne pensais
plus qu’à en faire mon métier ! Mais comment faire ?

Il faut, pour comprendre mes débuts, imaginer un monde sans internet, sans tuto et sans formation
professionnelle au métier de peintre sur mobilier qui était venu allonger la liste des métiers disparus
bien avant ma naissance ! De plus, je m’étais installée dans un tout petit village du Haut Var,
Pourrières, où je ne connaissais absolument personne parce que j’y avais trouvé ma première
maison-atelier.

Les livres sur l’Histoires des styles, achetés en 1989 qui m’avaient tant aidée pour ma première
reconversion étaient devenus mes adversaires en 1994 ! Ils ne parlaient que de recettes anciennes.
Au fil de mes nouvelles lectures, cette multitude de secrets de fabrication de peinture pour mobilier
à base de bave de crapaud et pistil de perce-neige (c’est une caricature !), assombrissaient de plus en
plus mon avenir professionnel. Mes essais restaient infructueux. Le décapage ne se passait pas trop
mal car j’avais vu les ouvriers de Bernard Scuoppo Musso décaper des commodes en marqueterie
XVIIIème et remettre le bois à nu mais ils ne les peignaient pas ! Une fois cette étape terminée,
chaque fois ou presque que je déposais sur le bois mes peintures fabriquées selon la recette x ou y, la
couche se teintait de tâches de couleur brune ou rosé ou des cloques apparaissaient… La peinture
vinylique achetée en ville, pour essayer, avait à peu près la même réaction (l’acrylique existait peu ou
pas). Mon atelier n’était plus que le laboratoire d’une triste sorcière dont aucune production n’était
visible, faute d’être présentable ! Quel désespoir !

Il faut comprendre qu’aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle, l’ébéniste savait que le meuble allait
être peint avant de le fabriquer. La finition se faisait donc sur bois brut et vierge qui avait été choisi
et éventuellement traité en fonction (suppression des tanins et résines pour les résineux). Le Peintre
sur mobilier, de nos jours travaille à 95% sur des meubles qui ont été peints, teintés, vernis, cirés, sur
bois massif ou en placage collé avec des colles animales ou chimiques. Même sur un bois décapé, il
reste des micro-résidus de la toute première finition qui nécessitent un blocage parfait des fonds, ce
que ne peut pas faire à 100% une peinture naturelle qui est aqueuse et beaucoup trop poreuse. Que
dirait le placage d’un meuble vintage après le quatrième ou cinquième passage (absolument
nécessaire) d’une peinture à la colle de peau qui est quasi-liquide et chauffée à 40 ou 50 degrés ? Je
vous laisse deviner !

C’est le BTP qui m’a finalement sauvée ! Un peintre en bâtiment du village, très étonné que j’achète
mes produits au magasin de bricolage du coin, m’emmena chez son fournisseur à Aix en Provence. Ce
dernier me questionna : Qu’utilisez-vous comme couche d’impression ? Je répondais vaguement « ça
dépend… » tout en me demandant franchement de quoi il parlait !! Vous n’en revenez pas, chers
lecteurs ? Vous voyez : je partais de loin ! Il me proposa une impression glycéro en me vantant sa
grande capacité à bloquer les fonds et me présenta sa fiche technique… Au plus il entrait dans le
détail, au mieux je comprenais enfin tous les problèmes que j’avais eu avec mes essais. Alors qu’il
parlait, j’essayais de garder un air « entendu » de grande professionnelle alors que tout se bousculait
dans ma tête et que je n’avais qu’une hâte, rentrer à l’atelier pour essayer cette peinture miracle que
je devrais mettre « avant » mes couleurs si j’avais bien compris ! J’avais enfin la base des règles de l’art : une couche d’impression, deux couches de finition et surtout, respecter les temps de recouvrabilité !!!!! Aujourd’hui encore, je n’utilise jamais un produit sans voir lu sa fiche technique.
Finalement, ma carrière a pu commencer et c’est à ce monsieur que je le dois ! Il ne me restait plus
qu’à apprendre à restaurer les meubles avant de les décorer, fabriquer des couleurs, réaliser des
décors, créer des effets de matière, inventer des patines, protéger mon ouvrage, trouver le matériel
adéquat et des clients qui ne me diraient pas, comme les gens du village « Quel péché d’avoir peint
un si beau bois ! ». Beaucoup de travail encore mais je tenais le bon bout !!

Pour rendre justice aux « recettes anciennes » que j’ai un peu malmenées précédemment, voici la
photo d’un chantier de restauration de gypseries dans le Château de Pourcieux (83). Elles étaient
fendues, cassées ou disparues et j’ai pu toutes les reconstituer grâce à la parfaite mise en application
des techniques du « gros blanc » à main levée pour les sculptures et du moulage pour les kilomètres
de moulures manquantes. Le talentueux chauleur professionnel Georges Orione, le plus connu de
l’époque dans notre belle Provence, a ensuite fait une superbe peinture à la chaux en deux tons qui
n’aurait pas tenu sur des sculptures reconstituées avec des résines actuelles.

A bientôt pour ma troisième reconversion… toujours dans le mobilier, bien sûr !

Découvrez les réalisations de mes élèves en formation : https://isabelle-garance.com/galerie/galerie-des-
stagiaires/

29 décembre 2021

Histoire de ma première reconversion

Je me suis reconvertie 3 fois dans ma vie, et toujours dans le Mobilier.

Voici l’histoire de ma première reconversion : De 18 à 27 ans, je fus secrétaire, m’ennuyant fermement dans une triste vie professionnelle. Puis, émergea enfin l’idée en moi qu’il était possible qu’il n’en fût pas ainsi toute ma vie !! Adepte de la démissionnite aigüe, j’acceptais un dernier poste pour une durée déterminée de 12 mois, sachant que cela me donnerait droit à environ un an de répit pour trouver comment ne plus jamais mettre les pieds dans un bureau !

A la fin de ce contrat qui fut, je crois, le plus mortel de tous, contrat très certainement envoyé par ma fée protectrice histoire que je ne change pas d’avis, j’arrivais débordante d’énergie à l’ANPE. Je leur expliquais que je voulais travailler dans le meuble ancien, bref, dans l’antiquité et que j’étais venue demander une formation dans ce domaine. A ma grande stupéfaction, cela n’existait pas ! Je ne l’avais même pas imaginé ! Mais qu’à cela ne tienne, je proposais à la conseillère qui me recevait de me former moi-même sur le tas : J’avais déjà fait des recherches de stages bénévoles : Un Commissaire-Priseur de Marseille, Maître VIOLA, était prêt à m’intégrer pour 1 mois à son équipe, le Directeur de la Société qui organisait chaque année le prestigieux Salon des Antiquaires de Marseille au Parc Chanot était prêt aussi à me donner un poste tout le temps du Salon… (soit-dit en passant, j’avais raconté aux deux que j’étais étudiante en Histoire de l’Art… Oui, j’avais un certain culot !) Je continuais ma tentative de persuasion, lui disant que j’avais acheté des tonnes de livres sur l’Histoire des Style et que je pouvais donc me former aussi à la maison. Mais ce fut encore NON : Elle me dit froidement que j’étais rémunérée par les ASSEDIC pour chercher du travail 8h par jour et non pas pour aller travailler bénévolement à droite et à gauche ou lire des livres !!! Il faut dire qu’à l’époque, les entreprises cherchaient des secrétaires à la pelle, j’avais une solide expérience de 9 ans, mon dossier aurait été vite bouclé, alors, sans doute mes prétentions l’agaçaient-elle. Avec elle, ma première reconversion commençait très mal…

Vous avez déjà compris que je n’en ai fait qu’à ma tête, le plus dur, durant toute cette année étant finalement de déplaire souverainement aux patrons où ma nouvelle ennemie m’envoyait régulièrement me présenter en tant que secrétaire. En dehors de ce détail, cette année de recherche d’une nouvelle vie fut merveilleuse.  Je rencontrais des gens fantastiques, antiquaires, responsables de salle de ventes, libraires, et notamment, cette épouse d’antiquaire professeure d’Histoire de l’Art au L.E.P Montredon de Marseille, Mme ARTAUD, qui, après m’avoir écoutée lui conter ma passion pour les beaux meubles anciens, me reçue tout l’hiver, avec l’accord du Proviseur, aux heures de cours d’Histoire des styles qu’elle donnait aux futurs ébénistes d’art de cette école. J’avais 27 ans, j’étais de retour sur les bancs quittés 11 ans auparavant, entourée d’adolescents très sympathiques, futurs ébénistes d’art qui me regardaient comme une curiosité. Les mois passant, forte de ma nouvelle petite expérience bénévole dans le meuble ancien, de mes quelques connaissances livresques, j’écrivais, avec l’aide de Mme ARTAUD, à tous les antiquaires adhérents du Syndicat des Antiquaires de Marseille (garantie de sérieux disait-elle) dont son mari était le Président ! Il n’y a pas de hasard ! Mes 28 ans approchaient ainsi que la fin de mes droits ! Je postais 88 lettres. Une seule réponse me parvint : C’était mon futur patron, Bernard-Pierre SCUOPPO MUSSO, Antiquaire, Ebéniste d’art et Expert près la Cour d’Appel d’Aix en Provence ! J’avais réussi !

Ces années furent une expérience unique et d’une telle richesse grâce à Bernard ; Quel précieux apprentissage ! Mais plus encore que la galerie, que les salons prestigieux, l’atelier d’ébénisterie d’art spécialisé dans les XVIIème et XVIIIème siècles et ce qu’y faisaient les 5 ouvriers spécialisés de Bernard m’émerveillait et annonçait déjà ma deuxième reconversion que je vous raconterai une prochaine fois.

Sur cette photo, j’ai environ 30 ans, je suis directrice de la Galerie Scuoppo-Musso de Marseille (il y en avait une autre à Paris, rue de Lille) et nous exposons au Salon des Antiquaires de Cannes au Palais des Festivals. C’est l’inauguration et Mr Michel Mouillot, alors Maire de cette ville, vient serrer la main de chaque antiquaire sur son stand respectif. Mon patron n’aimait que chiner et acheter. Sur tous les salons que nous faisions (Cannes, Marseille, Dijon, Strasbourg, Bruxelles, Lille, Bordeaux et Nîmes), il était présent durant les 2 ou 3 journées réservées aux professionnels, on mettait ensuite en place le stand ensemble puis il disparaissait bien avant l’inauguration qui sonnait l’ouverture au public pour 10 jours.

Bonnes fêtes de fin d’année !

www.isabelle-garance.com

29 novembre 2021

La quincaillerie d’ameublement

Je voudrais rendre hommage aux bronziers d’art, qu’ils soient fondeurs, repousseurs, ciseleurs, monteurs ou tourneurs. Que seraient les meubles sans leur quincaillerie d’ameublement ? Cet
ornement final, cette agrémentation ultime, cet embellissement métallique, cette « cerise sur le gâteau » sans lequel le mobilier ne serait pas ce qu’il est ? Les quincailleries d’ameublement sont pour la plupart fabriquées en laiton (un mélange de cuivre et de zinc) ou en acier. Sous l’appellation « bronzier d’art » on distingue donc cinq spécialités : Quel beau métier d’art, quel savoir-faire ! Le fondeur d’art qui coule le bronze ou le cuivre à haute température dans des moules pour obtenir des objets décoratifs, objets d’art, sculptures d’artistes. Le repousseur, qui lui crée différentes pièces après avoir réalisé un modèle en creux. Le tourneur qui à la sortie de la fonte, travaille l’objet sur un tour. Puis le ciseleur qui taille, sculpte et décore ; Quant au monteur, il assemble les pièces entre elles.

La quincaillerie d’ameublement se distingue de la quincaillerie d’agencement et de décoration, de celle de l’horlogerie ou du luminaire dans le fait qu’elle est spécifique au mobilier : Poignées, boutons, entrées de clef, motifs ornementaux, clef, bague-roulette, sabots, frises, moulures, filets, rosaces décoratives, rosaces de poignées, chutes, serrures, tabliers, porte-étiquettes, fiche à larder, fiches à lacet, charnières, vis et clous décoratifs… toutes ces pièces se déclinent dans chaque style : Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis-Philippe, 1 er Empire, Napoléon III, Art Nouveau, Art Déco.
Le choix de la quincaillerie d’un meuble fait partie du projet décoratif. Nous travaillons sur des meubles qui ont un vécu et en sont déjà pourvus. Si nous conservons cette dernière, cela implique son nettoyage et création éventuelle d’une nouvelle patine en accord avec le reste du projet : vieux bronze, argent vieilli ou fausse rouille. Nous pouvons aussi la supprimer pour en poser une autre. C’est bien pour cela que, dans tous les cas, une dépose est effectuée avant le décapage du meuble. Dans le cas d’un changement de quincaillerie, la suppression parfaite de tous les trous de l’ancienne sera rajoutée à l’étape « restauration ». L’harmonie entre la quincaillerie, le style et le volume du meuble est de la plus haute importance.

Habiller les meubles de la sorte est le plus sûr moyen de magnifier le travail de peinture décorative, c’est l’aboutissement du projet décoratif.

30 octobre 2021

Rénovation et décoration d’une travailleuse Empire

Le décor de cette travailleuse a été réalisée par Muriel, en formation de Peintre sur mobilier. Diplômée depuis peu, elle se souviendra longtemps de la restauration préalable au décor de ce ravissant meuble qui, étant non pas de style, mais d’époque Empire/Restauration – tout début du XIXème siècle – était en bien piteux état. L’acajou de Cuba entièrement cloqué, le tiroir ne fermant plus, l’encadrement du miroir en lambeaux, les supports du bougeoir (à gauche) et celui du « pique-aiguilles » (à droite) ne tenant plus, les baguettes qui ornaient le tour de la traverse basse et encadrant le tiroir cassées et disparues en grande partie, les roulettes fatiguées qu’il a fallu nettoyer et regraisser. Un meuble, finalement très pédagogique pour une formation de rénovation de meuble ! Il s’agit bien d’une travailleuse et non pas d’une coiffeuse. Une coiffeuse a la hauteur d’un petit bureau. On doit pouvoir mettre une chaise devant et s’asseoir correctement avec les genoux qui passent dessous…pour se faire belle…ou beau ! Une travailleuse est beaucoup plus basse car on s’assoit à côté avec son ouvrage du moment : tricot, broderie, couture, crochet, dentelle ou tapisserie. Le miroir permet certes de jeter un coup d’œil  de temps en temps à sa beauté mais surtout, il décuple la lumière de la bougie. Les quincailleries à palmettes, de très belles qualité ont été démontées, nettoyées et repatinées. L’abattant et son compas ont été momentanément séparés, mais pour la bonne cause ! Le décapage a suivi, puis la remise à niveau des parties où le placage était cloqué ou manquant. Après une longue préparation des surfaces, l’impression a pu être mise en œuvre, puis les couleurs choisies, fabriquées et posées. Les réchampis en dorure usée on mis en valeur chaque élément qui pouvait l’être et harmonisé le meuble avec ses quincailleries. Enfin, la patine a donné le ton final. Le souhait de Muriel était que les tons rajeunissent cette travailleuse. Elle a aussi réalisé une métallisation à froid sur le plateau pour finir de la moderniser.  Bravo Muriel ! « Couleurs et Vibrations », l’atelier de Muriel est en train de voir tout doucement le jour à Aix en Provence. Nous suivrons son installation.

Découvrez mes formations : https://www.isabelle-garance.com/stages-2/

29 septembre 2021

Ouvrir son atelier de rénovation de meubles

Le 18 septembre 2020, Sophie Rostaing quittait l’Atelier Garance, avec la Certification de Peintre sur mobilier. 

Inscrite depuis à la CMA PACA en tant qu’Artisan d’Art, l’ouverture de son atelier/boutique So Creativ’ 230, avenue Georges Clémenceau à Carpentras (84) l’a beaucoup occupée. Ce local, elle l’a entièrement restauré, aménagé avec beaucoup de goût ! Le coin boutique est attrayant car on y trouve des meubles déjà rénovés, patinés, décorés. Beaucoup d’échantillons plus beaux les uns que les autres ornent les murs, invitant les clients à regarder quantité de décors spécifiques au mobilier. Ils découvrent, incrédules, la quantité de techniques mise au service de leur mobilier par Sophie, techniques dont ils ignoraient l’existence avant de pénétrer dans ce lieu magique ! Et les voilà se prenant à rêver, à imaginer leur nouvel intérieur. A l’arrière, l’atelier, spacieux, parfaitement organisé, efficace. La pièce où les meubles seront remis à nu, afin d’être traités, restaurés et celle où ils seront peints, patinés, décorés, texturés avec talent par Sophie. Aucun produit, aucun outil ne manque.

Cette inauguration intervient durant la semaine européenne du développement durable (du 26 septembre au 8 octobre 2021) organisée par le Ministère de la Transition Ecologique qui ne suggère pas moins de 17 objectifs pour transformer notre monde. L’activité de Peintre sur mobilier s’inscrit dans l’objectif n° 12 : « Consommation et production durables » et l’objectif n° 15 : « Forêts, désertification et biodiversité ».

Restaurer un meuble existant plutôt que de le jeter et d’en acheter un neuf fait partie de ces fameux « gestes » que nous pouvons faire pour modifier notre mode de consommation. La transformation, la renaissance d’un meuble existant, une couleur, un décor sur commande dont on a demandé la réalisation à l’Artisan d’Art qui est au bout de la rue ou dans le village d’à côté : N’est-ce pas merveilleux ? Plutôt que l’achat anonyme d’un meuble fabriqué industriellement à des milliers d’exemplaires par un grand groupe qui a sans aucun doute rasé des forêts entières quelque part sur la planète pour les produire… Oui mais ça, c’était AVANT !

28 août 2021

Eligibilité des formations au compte CPF

La rentrée pointe son nez et les vacances le plus souvent studieuses de l’Atelier Garance se terminent !

Afin de répondre d’une manière générale aux demandes récurrentes concernant l’éligibilité des formations au compte CPF, voici les règles d’éligibilité des formations à ce dispositif  (Décret n° 2018-1338  du 28/12/2018). Sont éligibles au compte CPF :

  • Les Certifications enregistrées au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP)
  • Les Certifications enregistrées au Répertoire Spécifique (RS)
  • Les Actions de bilan de compétences
  • Les Actions de VAE
  • Les Actions pour les permis de conduire B, C, C1, C1E, CE, D, D1, D1E, DE
  • Les Actions de formation et d’accompagnement et conseils à la création ou reprise d’entreprise :
    • Les actions de formation dispensées aux créateurs ou repreneurs d’entreprise ont pour objet principal l’acquisition de compétences entrepreneuriales concourant directement au démarrage, à la mise en œuvre et au développement du projet de création ou de reprise d’entreprise et à la pérennisation de l’activité de celle-ci.
    • Ces actions de formation ne peuvent en aucun cas prendre la forme :
      • d’une action d’initiation ou de découverte d’un métier
      • d’une action de conseil en entreprise autre que celle concernant directement la création ou la reprise d’entreprise
      • d’une action de développement personnel
    • Article 1 du Décret n° 2018-1338  du 28/12/2018: Le participant, la participante à une telle action de formation doit certifier par une Attestation sur l’honneur remise à l’Organisme de Formation qu’il ou elle se trouve en situation de création ou de reprise d’entreprise. (Photo : Modèle d’Attestation fourni par l’Organisme de formation qui la  conserve et la tient à la disposition des autorités qui peuvent la demander à tout moment).

Pour en revenir à l’Atelier Garance, la formation certifiante de Peintre sur mobilier Niveau 5 (Eur) III (Fr) inscrite au RNCP sous le n° 34248 est donc éligible au compte CPF ainsi que chacun de ses blocs de compétences. En effet , il est possible désormais de réaliser un parcours certifiant par bloc de compétences et sur plusieurs années. Cette formation comporte 4 blocs de compétences :

Bloc de compétences N° 1 : Création et gestion d’un atelier de Métier d’art

Bloc de compétences N° 2 : Préparation et décapage d’un meuble

Bloc de compétences N° 3 : Restauration, préparation des surfaces et tri des déchets

Bloc de compétences N° 4 : Elaboration et réalisation d’un projet décoratif

Veuillez me contacter pour plus de détail sur le contenu, la durée et le prix des blocs de compétences.

28 juillet 2021

Formation de rénovation de meuble

Voilà bientôt 3 mois qu’Alexandra Romain, Peintre sur mobilier diplômée avec mention de la promo 2021 est animatrice de formation de relooking de meubles à l’Atelier Garance. Sa haute technicité artisanale me ravit tous les jours ! Son crédo permanent et sans faille : Les règles de l’art ! La pédagogie et la grande diplomatie dans ses échanges avec les stagiaires de tous niveaux font qu’elle a été adoptée immédiatement et que tous l’apprécient beaucoup. Son aide m’est donc très précieuse car la qualité de son enseignement est irréprochable. Je prends aussi plaisir à « discuter technique » avec elle : La peinture sur mobilier n’étant pas une science exacte, comme la plupart des métiers d’art ou beaucoup de choses sont laissées à l’appréciation très personnelle de l’artisan, plusieurs possibilités s’offrent souvent à nous pour réaliser une restauration, une couleur, un effet décoratif, une finition. Nos échanges sont donc très enrichissants pour nous et pour les stagiaires.

Ne travaillant que le matin à l’Atelier de 8h à 12h, elle a parallèlement créé son Atelier de Peinture décorative sur meubles où des clients attendent déjà leur tour ! Je vous invite vivement à visiter son site internet et voir ainsi ses très belles réalisations https://www.lespigmentsdelavie.fr  Elle est surnommée « œil de lynx » par les élèves et c’est bien ce regard qui permet justement la grande finesse d’exécution qui caractérise son travail tant pour une finition en bois naturel que pour un décor.

L’Atelier Garance va fermer ses portes vendredi 30 juillet pour un repos bien mérité ! En effet, l’année dernière, il était resté ouvert tout le mois d’août pour que des élèves puissent réaliser leur formation qui avait été reportée à cause de la fermeture sanitaire nationale du 16 mars au 11 mai, Covid oblige ! Il réouvrira le lundi 30 août pour de nouvelles aventures artisanales, des formations certifiantes et autres formations. Je vous souhaite un bel été !

30 juin 2021

Formation professionnelle relooking de meuble

La formation professionnelle de relooking de meuble doit être plus justement intitulée : formation professionnelle de Peintre sur mobilier. Il s’agit là d’un métier d’art répertorié sur la liste officielle des Métiers d’Art qui a été définie, entre autre, par le Ministère de la Culture, celui de l’Artisanat avec des partenaires comme l’Institut National des Métiers d’Art et Atelier d’Art de France. L’assemblée générale de l’INMA a eu lieu aujourd’hui et j’étais présente ! Quel bonheur ces visio-conférences, lorsqu’on est à 1000 km !!! Un ordre du jour intéressant composé du bilan de la triste année 2020, avec néanmoins la formidable digitalisation de certains évènements, la présentation du rapport du Commissaire aux comptes, des actions et du budget 2021. Quelques mots sur les adhésions, aides de l’Etat et le mécénat qui aide à œuvrer pour la reconnaissance des métiers d’art. Le changement de nom et de statuts de l’organisation qui interviendra durant l’année 2021 ou 2022 car, contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas si simple et le Ministère de l’Intérieur ainsi que le Conseil d’état ont leur mot à dire car il s’agit d’une Association reconnue d’utilité publique.

Photo ci-dessus : Voici le travail de Florence, ancienne horlogère hautement qualifiée. Florence travaillait pour une prestigieuse marque de montres en Suisse et a décidé de se reconvertir dans la peinture décorative sur meuble. Domaine dans lequel elle excelle ! Imaginez une seconde son soucis du détail ! Il s’agit d’une commodine galbée de style Louis XV, comprenant deux tiroirs sans traverse qui ont permis la réalisation d’un décor central. La quincaillerie, très sophistiquée : chutes, sabots et poignées de tirage a bien entendu été déposée, nettoyée, patinée et remise en place.  Un goût exquis, une grande habileté ainsi qu’une compréhension technique très rapide de la pertinence des produits et de leur spécificité caractérise Florence ainsi qu’une empathie hors du commun qui lui permettra de capter les désirs de ses futurs clients et de satisfaire leur demande comme personne ! Elle est en cours d’installation non loin de Besançon et sans doute aurons-nous des nouvelles d’elle très bientôt !!

30 mai 2021

Formation relooking meuble

Après ces 27 années passées à exercer le métier de Peintre sur mobilier, à le faire respecter, à le valoriser, à le faire connaître, puis toutes ces années à former des artisans d’art dans ce domaine (bientôt 10 ans déjà), l’envie m’est venue de faire le point sur ce métier. En ajoutant mes 5 ans de travail en tant que salariée pour un antiquaire, réalisées avant de devenir une indépendante, me voilà dans le domaine de l’ameublement depuis 32 ans !!!!!!!

Le métier de Peintre sur mobilier est un Métier d’Art que l’on trouve sur l’Arrêté Ministériel du 24 décembre 2015 qui définit la liste officielle des métiers d’art. https://www.institut-metiersdart.org/metiers-art/ressources/la-liste L’ancien Directeur du Magazine Le Point, Frantz Olivier Gisbert avait publié un très beau message sur l’Artisanat : « Le secret de la réussite des artisans c’est sans doute qu’ils sont dans le sens de l’Histoire. Ils ont même quelques décennies d’avance. Alors que la grande distribution saccage les paysages, asphyxie le commerce de quartier, vide les centres villes, ne songe qu’à faire de la marge et inonde les consommateurs de produits délocalisés, les artisans, eux, font exactement le contraire.
Ils jouent la proximité et le « made in France », de surcroit, dans un monde où tout devient interchangeable, ils cultivent l’identité et la continuité avec un vrai métier qu’ils acquièrent avant le transmettre grâce à l’apprentissage ». Merci à F.O.G. pour ce grand respect affiché pour les métiers artisanaux. Les Peintres sur mobilier sont de plus installés, pour la plus grande majorité d’entre eux. Elles dans des petits villages où ils participent au maintien d’une vie dans ces territoires.

I – En quoi consiste réellement ce métier et quelles sont les fonctions visées par cette activité ?
Le.la peintre sur mobilier transforme des meubles, des boiseries ou des objets à l’aide de techniques actuelles ou héritées du 18ème siècle. Après avoir élaboré un projet décoratif en harmonie avec l’intérieur de son client, il.elle décape le support. Il.elle pose ensuite une couche d’impression adaptée au support et à son projet décoratif. Il.elle créé et fabrique ses couleurs pastel ou vives, réalise des décors classiques, des décors contemporains, géométriques ou figuratifs ou encore des imitations de matières. Il.elle fabrique et pose une ou plusieurs patines avec des pigments ; un ou plusieurs effets décoratifs. Pour finir, il.elle effectue un travail de finition et de protection de l’ouvrage pour assurer sa pérennité.

Le.la peintre sur mobilier répond aux commandes de particuliers, de commerçants, de collectivités locales, d’églises et d’entreprises. Il.elle travaille aussi en partenariat ou en sous-traitance avec des architectes d’intérieur, des décorateurs, des ébénistes, des sculpteurs, des tapissiers d’ameublement, des peintres en bâtiment, des menuisiers etc… Il.elle peut également vendre des meubles et objets qu’il a réalisés mais cette ressource sera plus aléatoire que le travail sur commande pour lequel il y a une vraie demande.

Les appellations similaires ou approchantes pour le métier sont :

– Peintre sur bois
– Peintre sur meubles
– Peintre restaurateur d’ameublement
– Restaurateur de meubles.
– Décorateur sur bois

Dans la nomenclature de la Chambre de Métiers différent métiers d’art s’exercent sous le code APE est le 31.09B-A : Canneur, Rempailleur, Vernisseur, Tapissier d’ameublement, Tapissier Décorateur, Doreur, Laqueur, Peintre sur mobilier, Ebéniste, Menuisier en siège, Marqueteur, Marqueteur de paille, Sculpteur sur bois.

II – Description des différents postes de l’activité professionnelle du.de la Peintre sur mobilier
L’activités du.de la Peintre sur Mobilier gravite autour de cinq grands champs dont un est transversal à tous les autres. Les voici :

A – Création et pérennité de son entreprise

Dans un premier temps, le.la peintre sur mobilier doit choisir son statut professionnel, être en règle avec la législation des TPE, développer une stratégie commerciale, son marketing et choisir les bons canaux de communications et information sur son activité (site internet, supports de communication, flyers, cartes de visite, prospection, participation à des salons artisanaux, réseaux sociaux…) afin de se faire connaître des particuliers et des autres professionnels, artisans, susceptibles de devenir des partenaires.

Il.elle doit trouver ou aménager un local chauffé dans lequel il.elle pourra exercer son métier, sans oublier qu’une partie de ce métier s’exécutera au domicile de sa clientèle lorsque les meubles et boiseries ne pourront être transportées ou auront des parties fixes.

Il.elle doit choisir le matériel adéquat (en termes de qualité auprès de prix), trouver ses fabricants, fournisseurs, distributeurs.

Il.elle doit faire l’acquisition d’un véhicule adapté à son activité.

Il.elle doit se confectionner, en plus de tous les échantillons réalisés en formation relooking meuble, d’autres échantillons afin de pouvoir les présenter à ses clients pour leur permettre d’imaginer le projet décoratif proposé.

Une fois le client trouvé, il.elle doit aller voir le meuble au domicile du client, étudier sa demande, puis déterminer l’essence de bois, le style, l’époque et le mode de fabrication et établir un diagnostic de son état afin de déterminer s’il y aura des petites restaurations à faire après son décapage et avant la réalisation du décor.
Puis il.elle présente les possibilités de décors à l’aide d’échantillons de bois peints et décorés ainsi que de photos de réalisations antérieures. Après avoir recueilli les attentes du client, il.elle élabore un projet décoratif qui est la synthèse entre les attentes du client, son intérieur et le style du meuble et rédige un devis en estimant le prix de sa prestation et le lui soumet.

B – Préparation et décapage d’un meuble, d’un ensemble de boiseries :

Dans un second temps le.la peintre sur mobilier dépose l’ensemble de la quincaillerie en démontant soigneusement les éléments métalliques, puis en la nettoyant et il démonte toutes les parties mobiles du meuble. Puis selon le style du meuble, il.elle détermine les techniques à réaliser et assure le décapage du meuble en fonction de la méthode la plus pertinente.

C – Petites restaurations et préparations des surfaces

La troisième grande activité du .de la peintre sur mobilier consiste en la réalisation des opérations de petites restaurations : reconstitution de sculptures cassées, suppression de cloques de placage ; collage d’assemblages déboîtés, traitement contre les xylophages ; lissage ; masticages de petits trous et de rayures, reconstitution de pieds rognés, d’angle de plateau cassé ; Pose de flipots, de tourions ; choix et pose d’une couche d’impression adaptée au support et au projet décoratif.

D – Elaboration et réalisation d’un projet artistique

La quatrième activité consiste ensuite à l’élaboration des différentes techniques en fonction du projet artistique à réaliser.
Ces techniques peuvent être : la fabrication et la pose des couleurs, pastels ou vives, la réalisation, de réchampis, de décors classiques stylisés ou figuratifs avec ombres et lumières adaptés au mobilier, de décors contemporains ; le travail spécifique sur la veine du sapin ou sur la maille du chêne (céruse, effet grisé), la réalisation d’Arte Povera, la réalisation de faux (faux cuir, fluid’art, fausse dorure usée, faux métal : la métallisation à froid, faux porphyre, faux granit) mais aussi, la réalisation d’une peinture à la colle de peau, la finition en bois naturel blondit, les effets « bois brut » la recherche de patine en fonction des couleurs réalisées, la protection de l’ouvrage et le nettoyage, pose des quincailleries et remontage des meubles.
E – Le tri des déchets : L’activité transversale.
Enfin le.la peintre sur mobilier utilisant dans ses activités des produits pouvant être nocifs pour l’environnement, à chaque étape de son travail (décapage, restauration, décoration) il.elle a pour obligation à l’issue de son travail de trier ses déchets de peinture, de les emballer et de les déposer à la déchetterie. Concernant les produits et déchets dangereux il.elle doit stocker ses liquides sur des bacs de rétention et faire le choix d’un centre de stockage spécifique ou d’un prestataire pour une solution de recyclage adaptée au produit. Les compatibilités de stockage des produits entre eux doivent être connus ainsi que les pictogrammes de européens de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents de travail et de maladies professionnelles).

III – Cadres d’exercice de la profession de Peintre sur mobilier les plus fréquents

A. Secteur d’activité et taille des entreprises ou services employeurs

Dans la majorité des cas le.la Peintre sur Mobilier crée sa propre structure et travaille sous le statut d’artisan d’art ou auto-entrepreneur (statut temporaire) inscrit à la Chambre de Métiers, Profession libérale, SASU, EURL … Le stage préalable à l’installation exigé pour intégrer la formation de l’Atelier Garance aidera le futur professionnel à choisir le statut adéquat. Il permettra au.à la porteur.se de projet de bien préparer sa création d’entreprise, l’ouverture de son atelier, d’acquérir les connaissances de base essentielles dans les domaines juridique, fiscale, social, comptable et pour la création d’une entreprise artisanale.
Ses clients sont des particuliers, des décorateurs d’intérieurs, des architectes d’intérieur, des entreprises spécialisées dans l’habitat, des hôtels, des ébénistes, des menuisiers, des antiquaires, des tapissiers, des commerçants de toute nature (devantures, boiseries intérieures, comptoirs) mais aussi des mairies, des églises…

Il.elle peut également, mais plus rarement, être salarié (e) de grosses structures pour lesquelles la rénovation ou l’entretien du mobilier, de sculptures, des huisseries ou des boiseries est journalière : musée, société spécialisée dans la restauration de mobilier, établissement touristique de luxe. Une ancienne et brillante élève de l’Atelier Garance est salariée d’un grand Atelier en région parisienne.

Le.la Peintre sur Mobilier exerce son métier sur le patrimoine public ou privé, en son nom ou en sous-traitance parfois, pour des partenaires.

Dans certains cas, en plus de ses activités, le.la Peintre sur Mobilier peut également avoir des compétences connexes dans d’autres métiers d’art et être : ébéniste, tapissier, peintre en bâtiment, artiste peintre, … Face à une demande client récurrente, se former à de nouvelles compétences l’aide à développer son entreprise. Plusieurs tapissiers, ébénistes, menuisiers diplômés et expérimentés ont fait le parcours certifiant de Peintre sur mobilier à l’Atelier Garance car ses compétences correspondaient à une demande récurrente de leur clientèle. Ils.elles ont désormais une « double casquette », avec les doubles qualifications et ont la capacité à répondre à différentes demandes avec toutes les compétences nécessaires. Il ne faut pas faire l’erreur de préparer une certification de tapissier, par exemple et faire un petit stage de quelques jours en patine sur meubles. Ou bien encore, préparer la Certification de Peintre sur mobilier et faire un petit stage de tapisserie. Le manque de compétences nuit toujours et le peu que vous connaîtrez sur cette seconde activité vous privera aussi d’un excellent partenariat avec un artisan réellement compétent dans le domaine que vous aurez refusé de privilégier.

B. Responsabilité et autonomie caractérisant les postes ciblés

Le.la peintre sur mobilier travaille généralement en tant qu’artisan d’art en complète autonomie pour le compte de ses clients au sein de son atelier d’art. Il.elle se doit cependant de respecter leurs attentes lors de la commande au risque de perdre sa clientèle. La capacité à écouter un client et le guider dans ses choix est donc fondamentale.

Cependant il.elle peut également travailler sur des projets en partenariat avec des ébénistes, des sculpteurs, des décorateurs, des architectes d’intérieur, des tapissiers d’ameublement, des peintres en bâtiment, des carreleurs … avec lesquels il.elle doit respecter le Cahier des charges.

IV – Règlementation d’activité

Il n’existe pas de réglementation spécifique au Peintre sur mobilier, cependant les titulaires de la Certification respectent la réglementation concernant le tri des déchets et de façon générale et pour chacune de leurs réalisations, les mêmes règles de l’art que les peintres en bâtiments, les vernisseurs et les restaurateurs de mobilier.

V – Le contexte économique et politique passé et présent :

• 2003 : Arrêté Ministériel donnant la Première liste officielle des Métiers d’art (On y trouve « le Peintre sur bois »)
• 2014 : Loi du Sénat de 2014 qui reconnait les Métiers d’Art comme un secteur économique à part entière.
• 2015 : Arrêté Ministériel du 24 décembre donnant la nouvelle liste officielle consolidée des Métiers d’Art (On y trouve « le Peintre sur mobilier »)
• 2016 : La loi du 07.07.2016 implique que les Métiers d’Art peuvent être exercés sous n’importe quel statut. Certes, mais SEULE la Chambre de Métiers (elles sont régionalisées aujourd’hui) peut octroyer le Titre d’Artisan d’Art.
• 2016 : Les Chambres de Métiers créent le label REPAR’ACTEURS pour tous les métiers de la réparation et du ré-emploi.
• 2017 : Edouard Philippe veut développer l’économie circulaire du réemploi : Le Peintre sur mobilier s’inscrit dans ce « réemploi » car il décape, restaure et repeint des meubles existants.
• 2018 : Edouard Philippe crée une mission pour préserver les Métiers d’Art. Trois députés sont nommés, dont Philippe Huppé. https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/locale/piece-jointe/2020/01/france_metiers_dexcellence.pdf  https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/locale/piece-jointe/2020/01/france_metiers_dexcellence.pdf
• 2018 : création de l’annuaire des Répar’acteurs https:..www.annuaire-reparation.fr.
• 2019 : Le rapport « France, Métiers d’excellence » est présenté par le Député Philippe Huppé le 16 janvier devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale avec 22 propositions pour sauvegarder les Métiers d’Art.
• 2020 : L’Institut National des Métiers d’Art est appelé à devenir l’Agence Française des Métiers d’Art et du Patrimoine Vivant sous la nouvelle direction de Anne-Sophie Duroyon-Chavanne.
Les ambitions de cette nouvelle Agence sont de développer la transmission des savoir-faire, tant vers les nouvelles générations que pour les personnes en reconversion ; de fédérer les acteurs des métiers d’art et du patrimoine vivant et de les accompagner dans leurs projets de développement et d’innovation ; d’informer le grand public sur ces métiers, savoir et expertises, ayant trait à notre culture, notre patrimoine immatériel et à notre économie et le transformer en amateur et acheteur.
VI – La transmission des savoir-faire.
La transmission des savoir-faire est fondamentale. Elle est devenue un but pour moi. C’est elle qui permet qu’un métier ne meurt pas, c’est elle qui permet à une jeune génération de gagner sa vie en exerçant le métier qu’on lui a transmis. Elle demande beaucoup d’expertise, de maîtrise, de préparation, de questionnement, de Qualité au sens labellisé du terme, d’abnégation aussi, de sens du bien commun. Ce chemin parcouru d’artisan d’art à Organisme Certificateur, fut passionnant et l’est encore.
Le meuble peint a de beaux jours devant lui. Les clients, de plus en plus, veulent conserver la qualité de meubles qu’ils possèdent pour les faire peindre à des spécialistes du domaine. Beaucoup ont arrêté de jeter, pas tous, certes, mais beaucoup ont pris conscience de la nécessité de changer les modes de consommation. Pendant la crise sanitaire, les Peintres sur mobiliers ont vu les demandes décupler ! Beaucoup d’entre eux étaient surbookés ! Toutes sortes de meubles peuvent être peint, décorés, modifiés, relookés, sublimés : anciens, modernes, massif, plaqués, grands, petits, beaux, originaux, rigolos… Petit à petit, l’opinion comprend que c’est un vrai métier et que l’on ne peut pas confier un meuble que l’on aime à des amateurs.trices. Un jour, les clients se diront « tiens, il faut que j’appelle un Peintre sur mobilier » comme ils se disent aujourd’hui « Tiens, il faut que je contacte un ébéniste, un tapissier… ».
Pour finir, je vous présente une très belle réalisation de Sandra LAURENT diplômée depuis février dernier et qui vient d’ouvrir son atelier à Strasbourg. Il y a eu un travail important de restauration sur cette travailleuse qui était en mauvais état, très belle restauration qui lui a valu une mention du Jury de Certification et dont vous pouvez voir les étapes sur le lien suivant : https://www.facebook.com/atelier.de.madame.la.comtesse/
Le diagnostic sans complaisance de ce très joli meuble fut établi par Sandra : Très beau placage de noyer du plateau cloqué ou disparu à plusieurs endroits ; façade de tiroir avec des morceaux manquants et placage qui se décolle ; tâches d’encre et pied mal recollé qui cause un écart disgracieux entre les côtés et le pied ; placage des côtés qui se décolle et des angles manquants ; intérieurs (casier et tiroir) parsemés de fissures, trous et décollement en tout genre.
Patience et compétences sont les deux principales alliées de notre métier !