30 mars 2022

JOURNEES EUROPEENNES DES METIERS D’ART

Journée Européennes des Métiers d’Art 2022

L’Europe se met à l’heure des métiers d’art et les portes de tous les Ateliers et Centres de formation spécialisés de 18 pays vont rester ouvertes pour recevoir le grand public du 28 mars au 3 avril 2022.

Qui veut voir des œuvres d’art, connaître l’histoire de leur réalisation, les modes de fabrication des matériaux et des produits qui ont été utilisés pour ce faire, passer du croquis à l’œuvre en écoutant l’artisan parler de son savoir-faire sera comblé.

L’Institut National des Métiers d’Art a créé cette manifestation en 2002 ; C’est en 2013 qu’elle s’est étendue à toute l’Europe ! C’est l’occasion de visiter les ateliers des artisans, d’échanger avec eux sur leur métier. L’Arrêté Ministériel du 24 décembre 2015 répertorie sur sa liste officielle plus de 200 métiers d’art… dont le Peintre sur mobilier.

A l’Atelier Garance, c’est bien entendu la formation à ce métier d’art qui intéresse les visiteurs qui ont pris rendez-vous. Est-ce un métier viable est souvent la première question que l’on me pose. La réponse est oui, preuve en est, depuis 2012, les 10 années de promotions d’anciens élèves qui ont ouvert leur atelier et sont toujours en exercice ! Vous trouverez ces ateliers sur la page partenaires de mon site : https://isabelle-garance.com/partenaires/

Ces anciens élèves se sont fédérés : Association Française des Peintres sur Mobilier dont vous pouvez visiter le site : https://www.peintres-sur-mobilier.com/

Nous sommes dans une époque de prise de conscience en lien avec l’état de la planète et le climat. Nous voulons cesser de produire des déchets inutilement. Aussi, le marché du réemploi a le vent en poupe. Parallèlement à cela, les gens ont pris conscience de la qualité d’ébénisterie des meubles qu’ils possèdent et y sont attachés affectivement aussi. Sa couleur sombre ou son look démodé est à peu près tout ce qu’ils reprochent à leur mobilier ! C’est à cet endroit-là que se positionne le Peintre sur mobilier dont c’est la spécialité.

Bonne JEMA 2022 !

23 février 2022

Interlude à la Peinture décorative sur meuble

J’ai parlé de mes reconversions, de mes nouveaux métiers mais pas des deux êtres uniques qui m’ont accompagnée. Il y a des métiers que l’on peut, par bonheur, exercer en compagnie d’un chien.

Ma première chienne Boxer, Pouchka, qui vécut 11 ans fut ma compagne d’artisanat d’art. Sage comme une image alors que je faisais un devis chez des clients, elle attendait sur le siège passager, la nuit étant parfois tombée entre temps. Tôt dans le matin frais, qui d’autre pour me regarder charger mon Jumpy en trépignant pour monter à sa place de peur que je ne l’emmène pas ? Ces beaux yeux attentifs à chacun de mes gestes, supportant parfois des odeurs solvantées peu agréables sur les chantiers ou à l’atelier, elle ne lâchait la garde qu’au moment de sa sieste. Elle a connu de beaux jardins, de magnifiques domaines, de très gentils clients qui adoraient les chiens, des compagnons chiens pour courses poursuites et jeux divers, des moments d’impatience quand je travaillais trop tard pour elle, les belles balades, puis le moment qu’elle aimait tant, en fin d’après-midi, quand j’ouvrais la porte latérale du Jumpy en lui disant, « On rentre ? ». Merveilleuse compagne que tu étais ma Pouchka !

Ma seconde chienne Boxer, Fovka, a très peu connu cette période car je me suis reconvertie dans la formation professionnelle quand elle était encore très jeune. Elle a en grande partie grandi dans l’atelier en compagnie des stagiaires. Son caractère très sociable et sa formidable personnalité firent qu’elle devint très vite la mascotte de l’Atelier Garance. Définition du Larousse d’une mascotte : « Une mascotte est un être ou une chose servant de symbole, d’emblème ou de porte-bonheur à un groupe de personnes, une institution ou une entreprise ». Oui, Fovka devint la mascotte de l’Atelier Garance ! Elle était toujours là, impatiente de voir arriver les élèves le matin, surtout le lundi matin ! Ses manifestations de joies étaient sans équivoques. Parfois, j’en concluais même qu’elle s’ennuyait peut-être le week-end, malgré les belles promenades… Elle semblait savoir compter, attendant derrière la porte vitrée tant qu’il en manquait un ou une et allant se coucher dès que tout le monde était là, non sans avoir eu son petit nonos. Le soleil l’attirait au dehors dès qu’il arrivait dans le jardin. Parfois, un ou une élève allait se détendre quelques minutes dehors s’asseyant sur son coussin auprès d’elle. Ses journées étaient ponctuées de beaucoup de câlins, de caresses, de petites friandises, d’échanges ; Fovka qui savait être présente et discrète à la fois a réconcilié beaucoup d’élèves avec les « gros chiens ». Elle a aussi compensé la séparation pour nombre de stagiaires loin de chez eux d’avec leur chien ou leur chat, leur permettant de prolonger cet échange unique que nous pouvons avoir avec les animaux. Elle nous a fait rire avec ses pitreries, savait poser pour les photos individuelles ou de groupe, a toujours trouvé quelqu’un de disposé à lui ouvrir la porte, qu’elle sorte ou qu’elle rentre… une bonne vingtaine de fois par jour ! Aucune pénurie ! Ma Fovka, tu viens de t’en aller au paradis des chiens et je crois pouvoir dire que NOUS ne t’oublierons jamais.

Encore merci à tous mes anciens élèves qui l’ont tous connue, pour toute l’affection qu’ils lui ont témoignée, les uns les autres, durant ces 11 belles années. Merci aussi pour leurs adorables messages.

(Photo : Fovka à l’atelier)

28 janvier 2022

Histoire de ma deuxième reconversion

Le mois dernier, je vous racontais ma première reconversion de 1989 dans l’Antiquité de prestige.
L’ennui, nous le savons tous, est le plus efficace des moteurs. En 1994, je fini par me lasser de la
galerie d’antiquité et des prestigieux salons d’antiquaires de toutes les grandes villes de France qui
m’avaient tant émerveillée. J’avais découvert sur certaines expositions des meubles et décors peints
d’époque XVIIIème et j’étais en pamoison devant ces réalisations d’un autre temps. Je ne pensais
plus qu’à en faire mon métier ! Mais comment faire ?

Il faut, pour comprendre mes débuts, imaginer un monde sans internet, sans tuto et sans formation
professionnelle au métier de peintre sur mobilier qui était venu allonger la liste des métiers disparus
bien avant ma naissance ! De plus, je m’étais installée dans un tout petit village du Haut Var,
Pourrières, où je ne connaissais absolument personne parce que j’y avais trouvé ma première
maison-atelier.

Les livres sur l’Histoires des styles, achetés en 1989 qui m’avaient tant aidée pour ma première
reconversion étaient devenus mes adversaires en 1994 ! Ils ne parlaient que de recettes anciennes.
Au fil de mes nouvelles lectures, cette multitude de secrets de fabrication de peinture pour mobilier
à base de bave de crapaud et pistil de perce-neige (c’est une caricature !), assombrissaient de plus en
plus mon avenir professionnel. Mes essais restaient infructueux. Le décapage ne se passait pas trop
mal car j’avais vu les ouvriers de Bernard Scuoppo Musso décaper des commodes en marqueterie
XVIIIème et remettre le bois à nu mais ils ne les peignaient pas ! Une fois cette étape terminée,
chaque fois ou presque que je déposais sur le bois mes peintures fabriquées selon la recette x ou y, la
couche se teintait de tâches de couleur brune ou rosé ou des cloques apparaissaient… La peinture
vinylique achetée en ville, pour essayer, avait à peu près la même réaction (l’acrylique existait peu ou
pas). Mon atelier n’était plus que le laboratoire d’une triste sorcière dont aucune production n’était
visible, faute d’être présentable ! Quel désespoir !

Il faut comprendre qu’aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle, l’ébéniste savait que le meuble allait
être peint avant de le fabriquer. La finition se faisait donc sur bois brut et vierge qui avait été choisi
et éventuellement traité en fonction (suppression des tanins et résines pour les résineux). Le Peintre
sur mobilier, de nos jours travaille à 95% sur des meubles qui ont été peints, teintés, vernis, cirés, sur
bois massif ou en placage collé avec des colles animales ou chimiques. Même sur un bois décapé, il
reste des micro-résidus de la toute première finition qui nécessitent un blocage parfait des fonds, ce
que ne peut pas faire à 100% une peinture naturelle qui est aqueuse et beaucoup trop poreuse. Que
dirait le placage d’un meuble vintage après le quatrième ou cinquième passage (absolument
nécessaire) d’une peinture à la colle de peau qui est quasi-liquide et chauffée à 40 ou 50 degrés ? Je
vous laisse deviner !

C’est le BTP qui m’a finalement sauvée ! Un peintre en bâtiment du village, très étonné que j’achète
mes produits au magasin de bricolage du coin, m’emmena chez son fournisseur à Aix en Provence. Ce
dernier me questionna : Qu’utilisez-vous comme couche d’impression ? Je répondais vaguement « ça
dépend… » tout en me demandant franchement de quoi il parlait !! Vous n’en revenez pas, chers
lecteurs ? Vous voyez : je partais de loin ! Il me proposa une impression glycéro en me vantant sa
grande capacité à bloquer les fonds et me présenta sa fiche technique… Au plus il entrait dans le
détail, au mieux je comprenais enfin tous les problèmes que j’avais eu avec mes essais. Alors qu’il
parlait, j’essayais de garder un air « entendu » de grande professionnelle alors que tout se bousculait
dans ma tête et que je n’avais qu’une hâte, rentrer à l’atelier pour essayer cette peinture miracle que
je devrais mettre « avant » mes couleurs si j’avais bien compris ! J’avais enfin la base des règles de l’art : une couche d’impression, deux couches de finition et surtout, respecter les temps de recouvrabilité !!!!! Aujourd’hui encore, je n’utilise jamais un produit sans voir lu sa fiche technique.
Finalement, ma carrière a pu commencer et c’est à ce monsieur que je le dois ! Il ne me restait plus
qu’à apprendre à restaurer les meubles avant de les décorer, fabriquer des couleurs, réaliser des
décors, créer des effets de matière, inventer des patines, protéger mon ouvrage, trouver le matériel
adéquat et des clients qui ne me diraient pas, comme les gens du village « Quel péché d’avoir peint
un si beau bois ! ». Beaucoup de travail encore mais je tenais le bon bout !!

Pour rendre justice aux « recettes anciennes » que j’ai un peu malmenées précédemment, voici la
photo d’un chantier de restauration de gypseries dans le Château de Pourcieux (83). Elles étaient
fendues, cassées ou disparues et j’ai pu toutes les reconstituer grâce à la parfaite mise en application
des techniques du « gros blanc » à main levée pour les sculptures et du moulage pour les kilomètres
de moulures manquantes. Le talentueux chauleur professionnel Georges Orione, le plus connu de
l’époque dans notre belle Provence, a ensuite fait une superbe peinture à la chaux en deux tons qui
n’aurait pas tenu sur des sculptures reconstituées avec des résines actuelles.

A bientôt pour ma troisième reconversion… toujours dans le mobilier, bien sûr !

Découvrez les réalisations de mes élèves en formation : https://isabelle-garance.com/galerie/galerie-des-
stagiaires/

29 décembre 2021

Histoire de ma première reconversion

Je me suis reconvertie 3 fois dans ma vie, et toujours dans le Mobilier.

Voici l’histoire de ma première reconversion : De 18 à 27 ans, je fus secrétaire, m’ennuyant fermement dans une triste vie professionnelle. Puis, émergea enfin l’idée en moi qu’il était possible qu’il n’en fût pas ainsi toute ma vie !! Adepte de la démissionnite aigüe, j’acceptais un dernier poste pour une durée déterminée de 12 mois, sachant que cela me donnerait droit à environ un an de répit pour trouver comment ne plus jamais mettre les pieds dans un bureau !

A la fin de ce contrat qui fut, je crois, le plus mortel de tous, contrat très certainement envoyé par ma fée protectrice histoire que je ne change pas d’avis, j’arrivais débordante d’énergie à l’ANPE. Je leur expliquais que je voulais travailler dans le meuble ancien, bref, dans l’antiquité et que j’étais venue demander une formation dans ce domaine. A ma grande stupéfaction, cela n’existait pas ! Je ne l’avais même pas imaginé ! Mais qu’à cela ne tienne, je proposais à la conseillère qui me recevait de me former moi-même sur le tas : J’avais déjà fait des recherches de stages bénévoles : Un Commissaire-Priseur de Marseille, Maître VIOLA, était prêt à m’intégrer pour 1 mois à son équipe, le Directeur de la Société qui organisait chaque année le prestigieux Salon des Antiquaires de Marseille au Parc Chanot était prêt aussi à me donner un poste tout le temps du Salon… (soit-dit en passant, j’avais raconté aux deux que j’étais étudiante en Histoire de l’Art… Oui, j’avais un certain culot !) Je continuais ma tentative de persuasion, lui disant que j’avais acheté des tonnes de livres sur l’Histoire des Style et que je pouvais donc me former aussi à la maison. Mais ce fut encore NON : Elle me dit froidement que j’étais rémunérée par les ASSEDIC pour chercher du travail 8h par jour et non pas pour aller travailler bénévolement à droite et à gauche ou lire des livres !!! Il faut dire qu’à l’époque, les entreprises cherchaient des secrétaires à la pelle, j’avais une solide expérience de 9 ans, mon dossier aurait été vite bouclé, alors, sans doute mes prétentions l’agaçaient-elle. Avec elle, ma première reconversion commençait très mal…

Vous avez déjà compris que je n’en ai fait qu’à ma tête, le plus dur, durant toute cette année étant finalement de déplaire souverainement aux patrons où ma nouvelle ennemie m’envoyait régulièrement me présenter en tant que secrétaire. En dehors de ce détail, cette année de recherche d’une nouvelle vie fut merveilleuse.  Je rencontrais des gens fantastiques, antiquaires, responsables de salle de ventes, libraires, et notamment, cette épouse d’antiquaire professeure d’Histoire de l’Art au L.E.P Montredon de Marseille, Mme ARTAUD, qui, après m’avoir écoutée lui conter ma passion pour les beaux meubles anciens, me reçue tout l’hiver, avec l’accord du Proviseur, aux heures de cours d’Histoire des styles qu’elle donnait aux futurs ébénistes d’art de cette école. J’avais 27 ans, j’étais de retour sur les bancs quittés 11 ans auparavant, entourée d’adolescents très sympathiques, futurs ébénistes d’art qui me regardaient comme une curiosité. Les mois passant, forte de ma nouvelle petite expérience bénévole dans le meuble ancien, de mes quelques connaissances livresques, j’écrivais, avec l’aide de Mme ARTAUD, à tous les antiquaires adhérents du Syndicat des Antiquaires de Marseille (garantie de sérieux disait-elle) dont son mari était le Président ! Il n’y a pas de hasard ! Mes 28 ans approchaient ainsi que la fin de mes droits ! Je postais 88 lettres. Une seule réponse me parvint : C’était mon futur patron, Bernard-Pierre SCUOPPO MUSSO, Antiquaire, Ebéniste d’art et Expert près la Cour d’Appel d’Aix en Provence ! J’avais réussi !

Ces années furent une expérience unique et d’une telle richesse grâce à Bernard ; Quel précieux apprentissage ! Mais plus encore que la galerie, que les salons prestigieux, l’atelier d’ébénisterie d’art spécialisé dans les XVIIème et XVIIIème siècles et ce qu’y faisaient les 5 ouvriers spécialisés de Bernard m’émerveillait et annonçait déjà ma deuxième reconversion que je vous raconterai une prochaine fois.

Sur cette photo, j’ai environ 30 ans, je suis directrice de la Galerie Scuoppo-Musso de Marseille (il y en avait une autre à Paris, rue de Lille) et nous exposons au Salon des Antiquaires de Cannes au Palais des Festivals. C’est l’inauguration et Mr Michel Mouillot, alors Maire de cette ville, vient serrer la main de chaque antiquaire sur son stand respectif. Mon patron n’aimait que chiner et acheter. Sur tous les salons que nous faisions (Cannes, Marseille, Dijon, Strasbourg, Bruxelles, Lille, Bordeaux et Nîmes), il était présent durant les 2 ou 3 journées réservées aux professionnels, on mettait ensuite en place le stand ensemble puis il disparaissait bien avant l’inauguration qui sonnait l’ouverture au public pour 10 jours.

Bonnes fêtes de fin d’année !

www.isabelle-garance.com

29 novembre 2021

La quincaillerie d’ameublement

Je voudrais rendre hommage aux bronziers d’art, qu’ils soient fondeurs, repousseurs, ciseleurs, monteurs ou tourneurs. Que seraient les meubles sans leur quincaillerie d’ameublement ? Cet
ornement final, cette agrémentation ultime, cet embellissement métallique, cette « cerise sur le gâteau » sans lequel le mobilier ne serait pas ce qu’il est ? Les quincailleries d’ameublement sont pour la plupart fabriquées en laiton (un mélange de cuivre et de zinc) ou en acier. Sous l’appellation « bronzier d’art » on distingue donc cinq spécialités : Quel beau métier d’art, quel savoir-faire ! Le fondeur d’art qui coule le bronze ou le cuivre à haute température dans des moules pour obtenir des objets décoratifs, objets d’art, sculptures d’artistes. Le repousseur, qui lui crée différentes pièces après avoir réalisé un modèle en creux. Le tourneur qui à la sortie de la fonte, travaille l’objet sur un tour. Puis le ciseleur qui taille, sculpte et décore ; Quant au monteur, il assemble les pièces entre elles.

La quincaillerie d’ameublement se distingue de la quincaillerie d’agencement et de décoration, de celle de l’horlogerie ou du luminaire dans le fait qu’elle est spécifique au mobilier : Poignées, boutons, entrées de clef, motifs ornementaux, clef, bague-roulette, sabots, frises, moulures, filets, rosaces décoratives, rosaces de poignées, chutes, serrures, tabliers, porte-étiquettes, fiche à larder, fiches à lacet, charnières, vis et clous décoratifs… toutes ces pièces se déclinent dans chaque style : Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis-Philippe, 1 er Empire, Napoléon III, Art Nouveau, Art Déco.
Le choix de la quincaillerie d’un meuble fait partie du projet décoratif. Nous travaillons sur des meubles qui ont un vécu et en sont déjà pourvus. Si nous conservons cette dernière, cela implique son nettoyage et création éventuelle d’une nouvelle patine en accord avec le reste du projet : vieux bronze, argent vieilli ou fausse rouille. Nous pouvons aussi la supprimer pour en poser une autre. C’est bien pour cela que, dans tous les cas, une dépose est effectuée avant le décapage du meuble. Dans le cas d’un changement de quincaillerie, la suppression parfaite de tous les trous de l’ancienne sera rajoutée à l’étape « restauration ». L’harmonie entre la quincaillerie, le style et le volume du meuble est de la plus haute importance.

Habiller les meubles de la sorte est le plus sûr moyen de magnifier le travail de peinture décorative, c’est l’aboutissement du projet décoratif.

30 octobre 2021

Rénovation et décoration d’une travailleuse Empire

Le décor de cette travailleuse a été réalisée par Muriel, en formation de Peintre sur mobilier. Diplômée depuis peu, elle se souviendra longtemps de la restauration préalable au décor de ce ravissant meuble qui, étant non pas de style, mais d’époque Empire/Restauration – tout début du XIXème siècle – était en bien piteux état. L’acajou de Cuba entièrement cloqué, le tiroir ne fermant plus, l’encadrement du miroir en lambeaux, les supports du bougeoir (à gauche) et celui du « pique-aiguilles » (à droite) ne tenant plus, les baguettes qui ornaient le tour de la traverse basse et encadrant le tiroir cassées et disparues en grande partie, les roulettes fatiguées qu’il a fallu nettoyer et regraisser. Un meuble, finalement très pédagogique pour une formation de rénovation de meuble ! Il s’agit bien d’une travailleuse et non pas d’une coiffeuse. Une coiffeuse a la hauteur d’un petit bureau. On doit pouvoir mettre une chaise devant et s’asseoir correctement avec les genoux qui passent dessous…pour se faire belle…ou beau ! Une travailleuse est beaucoup plus basse car on s’assoit à côté avec son ouvrage du moment : tricot, broderie, couture, crochet, dentelle ou tapisserie. Le miroir permet certes de jeter un coup d’œil  de temps en temps à sa beauté mais surtout, il décuple la lumière de la bougie. Les quincailleries à palmettes, de très belles qualité ont été démontées, nettoyées et repatinées. L’abattant et son compas ont été momentanément séparés, mais pour la bonne cause ! Le décapage a suivi, puis la remise à niveau des parties où le placage était cloqué ou manquant. Après une longue préparation des surfaces, l’impression a pu être mise en œuvre, puis les couleurs choisies, fabriquées et posées. Les réchampis en dorure usée on mis en valeur chaque élément qui pouvait l’être et harmonisé le meuble avec ses quincailleries. Enfin, la patine a donné le ton final. Le souhait de Muriel était que les tons rajeunissent cette travailleuse. Elle a aussi réalisé une métallisation à froid sur le plateau pour finir de la moderniser.  Bravo Muriel ! « Couleurs et Vibrations », l’atelier de Muriel est en train de voir tout doucement le jour à Aix en Provence. Nous suivrons son installation.

Découvrez mes formations : https://www.isabelle-garance.com/stages-2/

29 septembre 2021

Ouvrir son atelier de rénovation de meubles

Le 18 septembre 2020, Sophie Rostaing quittait l’Atelier Garance, avec la Certification de Peintre sur mobilier. 

Inscrite depuis à la CMA PACA en tant qu’Artisan d’Art, l’ouverture de son atelier/boutique So Creativ’ 230, avenue Georges Clémenceau à Carpentras (84) l’a beaucoup occupée. Ce local, elle l’a entièrement restauré, aménagé avec beaucoup de goût ! Le coin boutique est attrayant car on y trouve des meubles déjà rénovés, patinés, décorés. Beaucoup d’échantillons plus beaux les uns que les autres ornent les murs, invitant les clients à regarder quantité de décors spécifiques au mobilier. Ils découvrent, incrédules, la quantité de techniques mise au service de leur mobilier par Sophie, techniques dont ils ignoraient l’existence avant de pénétrer dans ce lieu magique ! Et les voilà se prenant à rêver, à imaginer leur nouvel intérieur. A l’arrière, l’atelier, spacieux, parfaitement organisé, efficace. La pièce où les meubles seront remis à nu, afin d’être traités, restaurés et celle où ils seront peints, patinés, décorés, texturés avec talent par Sophie. Aucun produit, aucun outil ne manque.

Cette inauguration intervient durant la semaine européenne du développement durable (du 26 septembre au 8 octobre 2021) organisée par le Ministère de la Transition Ecologique qui ne suggère pas moins de 17 objectifs pour transformer notre monde. L’activité de Peintre sur mobilier s’inscrit dans l’objectif n° 12 : « Consommation et production durables » et l’objectif n° 15 : « Forêts, désertification et biodiversité ».

Restaurer un meuble existant plutôt que de le jeter et d’en acheter un neuf fait partie de ces fameux « gestes » que nous pouvons faire pour modifier notre mode de consommation. La transformation, la renaissance d’un meuble existant, une couleur, un décor sur commande dont on a demandé la réalisation à l’Artisan d’Art qui est au bout de la rue ou dans le village d’à côté : N’est-ce pas merveilleux ? Plutôt que l’achat anonyme d’un meuble fabriqué industriellement à des milliers d’exemplaires par un grand groupe qui a sans aucun doute rasé des forêts entières quelque part sur la planète pour les produire… Oui mais ça, c’était AVANT !

28 août 2021

Eligibilité des formations au compte CPF

La rentrée pointe son nez et les vacances le plus souvent studieuses de l’Atelier Garance se terminent !

Afin de répondre d’une manière générale aux demandes récurrentes concernant l’éligibilité des formations au compte CPF, voici les règles d’éligibilité des formations à ce dispositif  (Décret n° 2018-1338  du 28/12/2018). Sont éligibles au compte CPF :

  • Les Certifications enregistrées au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP)
  • Les Certifications enregistrées au Répertoire Spécifique (RS)
  • Les Actions de bilan de compétences
  • Les Actions de VAE
  • Les Actions pour les permis de conduire B, C, C1, C1E, CE, D, D1, D1E, DE
  • Les Actions de formation et d’accompagnement et conseils à la création ou reprise d’entreprise :
    • Les actions de formation dispensées aux créateurs ou repreneurs d’entreprise ont pour objet principal l’acquisition de compétences entrepreneuriales concourant directement au démarrage, à la mise en œuvre et au développement du projet de création ou de reprise d’entreprise et à la pérennisation de l’activité de celle-ci.
    • Ces actions de formation ne peuvent en aucun cas prendre la forme :
      • d’une action d’initiation ou de découverte d’un métier
      • d’une action de conseil en entreprise autre que celle concernant directement la création ou la reprise d’entreprise
      • d’une action de développement personnel
    • Article 1 du Décret n° 2018-1338  du 28/12/2018: Le participant, la participante à une telle action de formation doit certifier par une Attestation sur l’honneur remise à l’Organisme de Formation qu’il ou elle se trouve en situation de création ou de reprise d’entreprise. (Photo : Modèle d’Attestation fourni par l’Organisme de formation qui la  conserve et la tient à la disposition des autorités qui peuvent la demander à tout moment).

Pour en revenir à l’Atelier Garance, la formation certifiante de Peintre sur mobilier Niveau 5 (Eur) III (Fr) inscrite au RNCP sous le n° 34248 est donc éligible au compte CPF ainsi que chacun de ses blocs de compétences. En effet , il est possible désormais de réaliser un parcours certifiant par bloc de compétences et sur plusieurs années. Cette formation comporte 4 blocs de compétences :

Bloc de compétences N° 1 : Création et gestion d’un atelier de Métier d’art

Bloc de compétences N° 2 : Préparation et décapage d’un meuble

Bloc de compétences N° 3 : Restauration, préparation des surfaces et tri des déchets

Bloc de compétences N° 4 : Elaboration et réalisation d’un projet décoratif

Veuillez me contacter pour plus de détail sur le contenu, la durée et le prix des blocs de compétences.

28 juillet 2021

Formation de rénovation de meuble

Voilà bientôt 3 mois qu’Alexandra Romain, Peintre sur mobilier diplômée avec mention de la promo 2021 est animatrice de formation de relooking de meubles à l’Atelier Garance. Sa haute technicité artisanale me ravit tous les jours ! Son crédo permanent et sans faille : Les règles de l’art ! La pédagogie et la grande diplomatie dans ses échanges avec les stagiaires de tous niveaux font qu’elle a été adoptée immédiatement et que tous l’apprécient beaucoup. Son aide m’est donc très précieuse car la qualité de son enseignement est irréprochable. Je prends aussi plaisir à « discuter technique » avec elle : La peinture sur mobilier n’étant pas une science exacte, comme la plupart des métiers d’art ou beaucoup de choses sont laissées à l’appréciation très personnelle de l’artisan, plusieurs possibilités s’offrent souvent à nous pour réaliser une restauration, une couleur, un effet décoratif, une finition. Nos échanges sont donc très enrichissants pour nous et pour les stagiaires.

Ne travaillant que le matin à l’Atelier de 8h à 12h, elle a parallèlement créé son Atelier de Peinture décorative sur meubles où des clients attendent déjà leur tour ! Je vous invite vivement à visiter son site internet et voir ainsi ses très belles réalisations https://www.lespigmentsdelavie.fr  Elle est surnommée « œil de lynx » par les élèves et c’est bien ce regard qui permet justement la grande finesse d’exécution qui caractérise son travail tant pour une finition en bois naturel que pour un décor.

L’Atelier Garance va fermer ses portes vendredi 30 juillet pour un repos bien mérité ! En effet, l’année dernière, il était resté ouvert tout le mois d’août pour que des élèves puissent réaliser leur formation qui avait été reportée à cause de la fermeture sanitaire nationale du 16 mars au 11 mai, Covid oblige ! Il réouvrira le lundi 30 août pour de nouvelles aventures artisanales, des formations certifiantes et autres formations. Je vous souhaite un bel été !

30 juin 2021

Formation professionnelle relooking de meuble

La formation professionnelle de relooking de meuble doit être plus justement intitulée : formation professionnelle de Peintre sur mobilier. Il s’agit là d’un métier d’art répertorié sur la liste officielle des Métiers d’Art qui a été définie, entre autre, par le Ministère de la Culture, celui de l’Artisanat avec des partenaires comme l’Institut National des Métiers d’Art et Atelier d’Art de France. L’assemblée générale de l’INMA a eu lieu aujourd’hui et j’étais présente ! Quel bonheur ces visio-conférences, lorsqu’on est à 1000 km !!! Un ordre du jour intéressant composé du bilan de la triste année 2020, avec néanmoins la formidable digitalisation de certains évènements, la présentation du rapport du Commissaire aux comptes, des actions et du budget 2021. Quelques mots sur les adhésions, aides de l’Etat et le mécénat qui aide à œuvrer pour la reconnaissance des métiers d’art. Le changement de nom et de statuts de l’organisation qui interviendra durant l’année 2021 ou 2022 car, contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas si simple et le Ministère de l’Intérieur ainsi que le Conseil d’état ont leur mot à dire car il s’agit d’une Association reconnue d’utilité publique.

Photo ci-dessus : Voici le travail de Florence, ancienne horlogère hautement qualifiée. Florence travaillait pour une prestigieuse marque de montres en Suisse et a décidé de se reconvertir dans la peinture décorative sur meuble. Domaine dans lequel elle excelle ! Imaginez une seconde son soucis du détail ! Il s’agit d’une commodine galbée de style Louis XV, comprenant deux tiroirs sans traverse qui ont permis la réalisation d’un décor central. La quincaillerie, très sophistiquée : chutes, sabots et poignées de tirage a bien entendu été déposée, nettoyée, patinée et remise en place.  Un goût exquis, une grande habileté ainsi qu’une compréhension technique très rapide de la pertinence des produits et de leur spécificité caractérise Florence ainsi qu’une empathie hors du commun qui lui permettra de capter les désirs de ses futurs clients et de satisfaire leur demande comme personne ! Elle est en cours d’installation non loin de Besançon et sans doute aurons-nous des nouvelles d’elle très bientôt !!